Réalisation : Sofia Coppola
Avec : Israel Broussard, Emma Watson, Taissa Farmiga, Katie Chang...
Sortie en France : 12 juin 2013
Genre : Drame
Nationalité : Américain
Durée : 1h30
Note : 12.5 / 20
Synopsis :
À Los Angeles, un groupe d’adolescents fascinés par le people et l’univers des marques traque via Internet l’agenda des célébrités pour cambrioler leurs résidences. Ils subtiliseront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le "Bling Ring".
Critique :
Avez-vous vu le film "Springbreakers", par Harmony Korine, sorti en mars 2013 en France ? Un film qui comme son nom l'indique, traite le Springbeak, période de vacances mais aussi de débauche aux USA, pendant laquelle les jeunes américains se retrouvent dans des endroits prévus à cet effet et font la fête des jours durant. J'ai vu ce film à sa sortie, l'ai adoré, et en voyant la bande annonce de "The Bling Ring", j'ai pensé que ces deux films pouvaient former un tout, se fondre en un documentaire sur "la jeunesse dorée américaine, son quotidien et ses excès". La même bande-son électronique et stupéfiante (dans le sens de "consommation de stupéfiant") était d'ailleurs déjà remarquable dans les deux bande annonces...
Et bien oui et non, car bien que les sujets choisis et la façon de les traiter se ressemblent, c'est sur le plan artistique que je trouve The bling Ring surclassé par Springbreakers.
Dans ce premier, la réalisatrice prend clairement le parti du réalisme, de la véracité. Le film est réalisé presque comme un reportage, avec des interviews des personnages, face à la caméra, expliquant les raisons de leurs délits entre autre. Le personnage central est celui de Marc, et il représente en fait à mon avis le spectateur lui-même, pris dans cette histoire un peu par hasard, par chance ou malchance. Il a tout de l'adolescent lambda qui va voir ce film, habillé jeune, mal dans sa peau, il aime sortir et est collé à son portable. C'est à travers lui que nous, spectateurs, nous immisçons dans l'action. Les faits accomplis par les personnages sont très détaillées, le rythme est plutôt lent pour un film de ce genre et enfin la caméra se faufile comme si elle était un personnage à part entière. Bref, du réalisme. Pas d'effets spéciaux, de lyrisme, ni de grande folie.
C'est un parti pris qui fonctionne bien mais qui connait ses limites. Et les limites se situent clairement dans le SCENARIO. Le film n'est pas long, 90 minutes, mais le scénario n'est bon que pour un film d'une heure maximum. "Des juvéniles (comme j'aime à appeller les gens de mon espèce) cambriolent des stars". Point. Voici le scénario. Sofia Copolla s'y attarde très longuement, trop longuement même, si bien qu'on tourne littéralement en rond, assistant à une dizaine de leur cambriolages, tous des copier/coller du précédent, tous très réalistes, mais finalement ils deviennent tous très chi****... CHIANTS ! A partir du troisième cambriolage c'est mort, on voit une légère évolution entre chacun d'eux, mais trop floues, trop petite, futile parfois.
Si encore la réalisation avait été plus folle, plus osée, là oui, le film aurait tenu la route 1h30. Sauf que non. C'est très bien réalisé, je veux dire que c'est quand même un film de Madame Coppola, certains plans sont assez fabuleux, mais tout cela manque d'idée, d'envergure, de profondeur.
Pour en revenir à Springbreakers, ce qui rend ce film meilleur artistiquement, c'est clairement la folie dans sa réalisation, les métaphores cachées dans des scènes surréalistes, inimaginables. Certes les faits ne sont pas respectés tels quels et c'est au spectateur de remettre les choses à leurs places... Mais au moins on en prend plein la vue, et le scénario (qui n'est pas fabuleux non plus) tient largement la route 1h30 ! Tandis que dans The Bling ring, rien ne sort de l'ordinaire, et bien que l'on ai tous les éléments entre les mains, on n'en fait rien de très intéressants.
Voilà pour ce qui est de l'ensemble du film.
En résumé, de bonnes intentions, mais un scénario faible et une réalisation qui ne se suffit pas à elle-même.
Pour ce qui est du jeu d'acteur, pas grand chose à redire, pas de grandes révélations non plus. On redécouvre Emma WATSON, l'interprèrte d'Hermione Granger est méconnaissable dans son rôle de Nicolette, une des jeunes cambrioleuses, très devergondée, hot, et superficielle au possible. Une reconvesion totale et réussie.
L'acteur du personnage principal, Marc (Israel Broussard) ne transcende pas par son jeu d'acteur mais il assure tout de même honorablement son rôle. Idem pour les autres filles de la bande.
La bande-son, comme je l'ai déjà dit, envoie du pathé, mais ne se diversifie pas beaucoup. Elle reste représentative de ce que les personnages écoutent, des musiques d'ambiance ou de boites pour la plupart, nous plongeant dans l'action, mais ne créant jamais de véritables décalages, comme le fait par exemple la bande-son de Springbreakers. C'est ni plus ni moins que la bande-son qu'il fallait à ce film, sans plus.
Les décors, à savoir principalement les maisons Holywoodiennes des stars cambiolées, sont bien reconstituées, et j'aimerais bien savoir, pour l'anecdote, si ce sont les vraies maisons de Paris Hilton, Lindsay Lohan etc... Si elle avaient acceptée de prêter leurs baraques en plus de leur image ? Car oui, on les voit réellement ces stars dans le film, et à mon avis ce n'est pas pour le côté artistique qu'elles ont accepté de participer, mais plutôt pour leur blason personnel... Bref. Ce ne sont que les suppositions d'une langue de vipère.
Finalement, c'est un film dont il faut retenir l'intelligence, mais pas le divertissement. Le talent plus que l'originalité.
Un petit goût amer tout de même, mais merci à Sofia Coppola !
TOTAL (/20) | 12.5 |
Originalité / Scénario (/5) | 2 |
Acteurs / Interprétation (/5) | 3.5 |
Message véhiculé / Thèmes / Ambiance (/5) | 4 |
Photographie (décors, images, musique...) (/5) | 3 |
Bande annonce :
Bande annonce de Springbreakers :